Lehandicap touche 12 millions de personnes en France. Il ne se rĂ©sume pas Ă  une question de prise en charge mais appelle la solidaritĂ©. Le Premier ministre Édouard Philippe, lors de son discours de Politique gĂ©nĂ©rale en dĂ©but de mandat, avait ainsi expliquĂ© que « l’inclusion des personnes en situation de handicap constitue une des prioritĂ©s du

mardi 16/06/2020 Ă  15h43 Sorties - Loisirs Sorgues DĂšs que des mesures d'assouplissement ont Ă©tĂ© dĂ©crĂ©tĂ©es par le gouvernement, les associations comme Athom ont pu proposer Ă  nouveau des activitĂ©s Ă  leurs adhĂ©rents Si pour de nombreuses personnes, le confinement s'est avĂ©rĂ© ĂȘtre une pĂ©riode pĂ©nible, il est des personnes pour qui ce fut beaucoup plus difficile encore. C'est le cas des personnes en situation de handicap et de leur famille. Pour elles, difficile de mettre en place la distanciation physique et d'adopter le port du que des mesures d'assouplissement ont Ă©tĂ© dĂ©crĂ©tĂ©es par le gouvernement, les associations comme Athom ont pu proposer Ă  nouveau des activitĂ©s Ă  leurs adhĂ©rents. "À partir du 2 avril, tĂ©moigne Florence Gonfalone, la fondatrice de l'association, date Ă  laquelle une mesure d'assouplissement a Ă©tĂ© mise en place pour les sorties des personnes en situation de handicap mental, nous avons proposĂ© Ă  nos licenciĂ©s des sĂ©ances d'activitĂ©s physiques et sportives individuelles, en extĂ©rieur et en respectant les prescriptions le 18 mai l'association propose de nouveau des sĂ©ances d'entraĂźnement collectif 10 personnes maximum, encadrement compris Ă  l'ensemble des sportifs des diffĂ©rentes sections de l'association natation, athlĂ©tisme, football, escalade. Les entraĂźnements ont lieu une Ă  deux fois par semaine Ă  la Souvine, sous forme de prĂ©paration physique gĂ©nĂ©rale. "Nous faisons des circuits training, du renforcement musculaire, du gainage. Le port du masque est obligatoire lors du temps d'accueil et retirĂ© pour la pratique sportive. La distanciation sociale est respectĂ©e, matĂ©rialisĂ©e tout au long de la sĂ©ance pour aider les pratiquants. Nous favorisons les exercices nĂ©cessitant peu ou pas de matĂ©riel. Le matĂ©riel utilisĂ© est exclusivement manipulĂ© par les encadrants. Nous avons Ă©galement repris les activitĂ©s de loisirs la semaine du 18 mai, elles se dĂ©roulent dans un environnement extĂ©rieur proposant de vastes espaces et des points d'eau pour se rafraĂźchir".Les activitĂ©s sont essentiellement orientĂ©es autour de la randonnĂ©e pĂ©destre, de la marche active et d'autres activitĂ©s ne nĂ©cessitant pas ou peu de matĂ©riel. Enfin, depuis 3 semaines, le groupe de grimpeurs s'entraĂźne de nouveau en falaise Orgon puis Cavaillon. Florence Gonfalone espĂšre que la situation va rapidement s'amĂ©liorer et que, dĂšs septembre, l'ensemble des activitĂ©s proposĂ©es soient mises en place pour les 110 adhĂ©rents, enfants, adolescentes et adultes que compte l' Athom, [email protected] 06 80 37 31 97

Lensemble des soignants, aides mĂ©dico psychologiques, auxiliaires de vie sociale et accompagnants Ă©ducatifs et sociaux du secteur privĂ© intervenant auprĂšs de personnes ĂągĂ©es, personnes en situation de handicap et personnes en difficultĂ©s spĂ©cifiques sont Ă©galement bĂ©nĂ©ficiaires d’une revalorisation analogue depuis du 1er

CĂ©line Chaysinh et LĂ©a Baumann, toutes deux ergothĂ©rapeutes. Elles ont poursuivi nos Ă©tudes dans le double Master "entreprendre l'autonomie". Dans le cadre de notre projet de fin de Master 2,
 En raison de l'Ă©volution de l'Ă©pidĂ©mie, un nouveau confinement a Ă©tĂ© instaurĂ© Ă  partir du jeudi 29 octobre 2020 Ă  minuit pour une durĂ©e minimale de 4 semaines. Il concerne l'ensemble du territoire
 Le 2 avril 2020, le PrĂ©sident de la RĂ©publique a annoncĂ© que les conditions de sortie pour les personnes en situation de handicap et leur accompagnant sont dĂ©sormais assouplies. Cet
 Depuisle 31 mars, plus de 60 personnes en situation de handicap sont contactĂ©es une Ă  deux fois par semaine par le Bureau du Handicap. Plus de 1000 appels sont Ă©mis par semaine. En fonction de l’évaluation de la situation par l’appelant, les appels peuvent ĂȘtre plus frĂ©quents ou ne pas ĂȘtre rĂ©itĂ©rĂ©s, Ă  la demande de la personne contactĂ©e. 1Les actions rĂ©sultant du mariage forcĂ© » Rouxel, 2012 de l’action culturelle et du travail social ont Ă©tĂ© peu observĂ©es et peu analysĂ©es jusqu’ici. L’enquĂȘte sur laquelle s’appuie cet article a Ă©tĂ© entreprise pour contribuer Ă  pallier cette lacune Montoya et al., 2015. 1 Parmi les premiĂšres contributions collectives sur le sujet, on peut noter la parution, en 2002, du ... 2 Lorsque nous utilisons l’expression de champ social », il faut y voir le rĂ©emploi d’une catĂ©gorie ... 2À l’intersection de diffĂ©rents champs de recherche, les investigations sur l’action culturelle dans le travail social, encore balbutiantes1, prĂ©sentent le double intĂ©rĂȘt de rendre visibles des expĂ©riences sociales peu connues, peu valorisĂ©es, et de faire surgir, pour la sociologie de la culture comme pour celle du travail social, de nouveaux objets, susceptibles d’éprouver les grilles d’analyses en vigueur dans chacun de ces champs. Le caractĂšre relativement rare et nouveau de ces recherches rend cependant la prĂ©sentation des rĂ©sultats de ces enquĂȘtes plus dĂ©licate en accentuant le trait, nous pourrions dire qu’en matiĂšre d’investissement des institutions culturelles auprĂšs des publics dits du champ social2 », tout est presque Ă  dĂ©crire et Ă  expliquer. Nous prĂ©sentons ici quelques-unes des propositions de rĂ©flexion sur ce champ encore en construction. 3 Cet article s’appuie sur l’exploitation d’une enquĂȘte sociologique collective qualitative et longit ... 3L’enquĂȘte sur laquelle nous nous appuyons ici visait Ă  explorer les formes et les effets de l’action culturelle lorsqu’elle prend place dans le champ social. Cette enquĂȘte s’est intĂ©ressĂ©e d’une part aux actions culturelles entreprises par les travailleurs sociaux Ă  partir d’un dispositif proposĂ© par Cultures du CƓur, et de façon non exclusive Ă  l’ensemble des actions culturelles proposĂ©es par ces travailleurs sociaux, d’autre part et de façon plus modeste Ă  l’investissement des structures culturelles dans le secteur du travail social3. 4 La majoritĂ© des professionnels de notre Ă©chantillon d’étude s’identifie comme des travailleurs so ... 4Dans cet article, nous nous intĂ©ressons aux logiques et aux effets des actions menĂ©es Ă  l’intersection du travail social et de l’action culturelle4. Notre hypothĂšse est double du cĂŽtĂ© du travail social, la mobilisation d’outils culturels par les travailleurs sociaux favorise une logique d’action clinique par laquelle ils Ă©tablissent une relation d’écoute et d’implication rĂ©ciproque auprĂšs de leurs diffĂ©rents publics ; du cĂŽtĂ© des acteurs culturels, si l’investissement dans le champ social est limitĂ©, les effets de ces actions, peu connus et sous-estimĂ©s jusqu’alors, sont de nature Ă  Ă©tayer l’utilitĂ© sociale dont l’action culturelle se revendique depuis longtemps Saez, 2012. 5Nous prĂ©sentons tout d’abord le travail partenarial qui lie Cultures du CƓur, les Ă©tablissements culturels et les bĂ©nĂ©ficiaires du travail social. Ces derniers s’avĂšrent aujourd’hui difficilement saisissables, en raison de la multiplicitĂ© de leurs profils. Ce qui nous conduit Ă  interroger les modes de catĂ©gorisation et la persistance d’une lecture lĂ©gitimiste des publics du travail social et, corrĂ©lativement, de la culture. Nous prĂ©cisons ensuite, dans un deuxiĂšme temps, comment et pourquoi les travailleurs sociaux se saisissent des outils culturels. Nous insistons sur le fait que ces actions rĂ©pondent Ă  la demande institutionnelle qui promeut un accompagnement social Ă  la fois individualisĂ© et collectif. Sur le plan organisationnel, la culture peut constituer une passerelle avec l’ensemble des missions, dispositifs et pĂŽle d’activitĂ©s du travail social. Sur le plan de la relation d’accompagnement, l’action culturelle est un soutien pour le professionnel, d’abord en tant qu’outil de rĂ©affiliation de ses bĂ©nĂ©ficiaires et, pour dĂ©bloquer certaines situations, mais aussi afin de dĂ©fendre et valoriser les dimensions Ă©ducatives, socialisatrice et relationnelle de leur mĂ©tier. Ces diffĂ©rents Ă©lĂ©ments situent la culture, telle que la saisissent les travailleurs sociaux, Ă  contre-courant de l’emprise grandissante d’une simple gestion des difficultĂ©s sociales. NĂ©anmoins, des rĂ©sistances et tensions inhĂ©rentes aux actions des institutions culturelles en direction du travail social apparaissent. Nous en rendons compte dans un troisiĂšme temps, en soulignant les modes paradoxaux d’engagement des services de publics des institutions culturelles dans le champ du travail social peu visibles et peu dotĂ©es, les actions culturelles menĂ©es dans ce champ se rĂ©vĂšlent pourtant ĂȘtre des vecteurs de liens sociaux, Ă©phĂ©mĂšres, mais avĂ©rĂ©s. PrĂ©sentation de l’association Cultures du CƓur et de ses principes d’actions culturelles 5 L’association informe sur son site internet qu’elle offre 700 000 invitations par an auprĂšs de 39 a ... 6 Une dizaine de cycles de formation se tient tous les ans. L’association annonce un chiffre de 1 500 ... Cultures du CƓur est une association loi 1901 créée en 1998. Elle est dotĂ©e d’une double ambition. PremiĂšrement, l’associa- tion souhaite permettre Ă  des usagers de structures sociales, dans leur diversitĂ©, d’assister gratuitement Ă  des reprĂ©sentations culturelles, au sens large du terme. Pour cela, elle propose un dispositif de mise Ă  disposition d’invitations Ă  des spectacles culturels et sportifs5. Secondement, l’association cherche Ă  accompagner au mieux les publics de son action en formant des travailleurs sociaux Ă  la mĂ©diation culturelle et, plus rĂ©cemment, des agents culturels personnel des musĂ©es et des centres polyculturels comme le Centre Pompidou, ainsi que des agents du Centre des monuments nationaux au travail social6. Pour les acteurs de l’association, les pratiques culturelles sont un moyen de ne pas rĂ©duire les publics Ă  leur condition, et de trouver dans le projet collectif la possibilitĂ© de remobiliser une personne, d’associer cette mĂȘme mobilitĂ© physique Ă  une mobilitĂ© psychique reconquise » Saada, 2002 108. Ce postulat vient ainsi rencontrer une hypothĂšse plus ancienne selon laquelle la connaissance des Ɠuvres d’art, la comprĂ©hension du geste artistique et la frĂ©quentation des Ă©quipements culturels favorisent la participation Ă  la vie de la citĂ© et l’insertion sociale des individus Fabiani, 2007. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, l’hypothĂšse d’un rĂŽle actif jouĂ© par la culture et les Ɠuvres d’art dans les diffĂ©rents processus d’intĂ©gration sociale fonde la lĂ©gitimitĂ© de l’action publique en matiĂšre de culture Saez, 2012, en particulier en matiĂšre de dĂ©mocratisation de l’accĂšs aux arts et Ă  la culture. Pour mener ses dispositifs d’action culturelle, l’association Cultures du CƓur soutient plusieurs principes. PremiĂšrement, la gratuitĂ© des sorties culturelles offertes aux usagers du dispositif est prĂ©sentĂ©e comme un impĂ©ratif. Elle est trĂšs souvent Ă©voquĂ©e comme condition sine qua non d’une frĂ©quentation des Ă©quipements culturels par les bĂ©nĂ©ficiaires du dispositif et participe Ă  une revalorisation statutaire grĂące Ă  l’émotion gĂ©nĂ©rĂ©e par ce qui est considĂ©rĂ© comme un beau cadeau ». DeuxiĂšmement, un accompagnement qui respecte l’autonomie et le libre choix des publics est dĂ©veloppĂ©. Les travailleurs sociaux et les mĂ©diateurs culturels doivent encourager les usagers Ă  choisir les sorties qu’ils feront. Ils cherchent Ă  ne pas imposer un spectacle sous le prĂ©texte qu’il est lĂ©gitimement consacrĂ© ou, au contraire, empĂȘcher une sortie en prĂ©jugeant que l’usager ne dĂ©tiendrait pas les bonnes clĂ©s d’interprĂ©tation L’appropriation de la culture passe aussi par cet esprit d’ouverture, Ă  rompre la distinction entre culture lĂ©gitime et culture illĂ©gitime. » Saada, 2002 113. Les origines et les financements de Cultures du CƓur viennent du champ social ; ce projet ne reprend pas, sur le plan institutionnel, un objectif de dĂ©mocratisation de la culture. Mais, Ɠuvrant au croisement du champ social et du champ culturel, son action participe de fait Ă  la dĂ©mocratisation culturelle et certains de ses principes dĂ©veloppement de l’autonomie, formation des adultes font Ă©cho Ă  ce qui a pu animer les mouvements d’éducation populaire Chateigner, 2012. 6L’offre culturelle proposĂ©e par Cultures du CƓur repose sur des partenariats passĂ©s entre l’association et des entreprises culturelles. Deux motivations peuvent guider le choix des structures qui acceptent de rĂ©server des places pour Cultures du CƓur un objectif de marketing visant Ă  reverser des invendus aux plus prĂ©caires afin de remplir les salles, ou une adhĂ©sion aux objectifs de dĂ©mocratisation culturelle. L’un des rĂŽles de la chargĂ©e de partenariat est d’expliquer la vocation de Cultures du CƓur et ainsi de susciter une approbation vis-Ă -vis du projet. Elle prĂ©vient les partenaires des possibles incidents, de la qualitĂ© des publics qu’ils vont recevoir, et dĂ©bute ainsi un premier travail de formation Ă  la mĂ©diation culturelle ; mais parfois, de grands lieux de diffusion prĂ©cĂšdent les demandes. Moi, avec toute nouvelle structure je prĂ©viens qu’on a toujours des absences. On ne fait pas miroiter quelque chose. On leur dit aussi les publics que l’on touche, avec les profils trĂšs divers chĂŽmeurs longue durĂ©e, personne sujette Ă  des addictions, etc.. Et aprĂšs je sensibilise un peu aux diffĂ©rents aspects de notre action, Ă  la permanence culturelle, ça les rassure de savoir qu’il y a une action de mĂ©diation culturelle autour. VoilĂ , aprĂšs, on n’est pas Ă  l’abri d’un souci. » L’offre culturelle dĂ©pend donc pour beaucoup de ce travail de prospection. Parfois les interlocuteurs sont difficiles Ă  convaincre On appelle, on fait des rendez-vous. Les conventions mettent parfois jusqu’à un an Ă  ĂȘtre finalisĂ©es ! On n’est que sur de la gratuitĂ© ! Il y a des théùtres qui prĂ©fĂšrent ĂȘtre vides que de remplir gratuitement. » 7Cependant, un des problĂšmes du travail de Cultures du CƓur rĂ©side dans la difficultĂ© Ă  saisir l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des publics du champ social, comme l’évoque ici Serge Saada La confrontation avec les rĂ©fĂ©rents et leurs publics lors de permanences de Cultures du CƓur a conduit l’association Ă  faire Ă©voluer sa propre image de la prĂ©caritĂ©. La diversitĂ© des bĂ©nĂ©ficiaires rendait justement le mot “prĂ©caritĂ©â€ et sa symbolique inadaptĂ©s pour recouvrir tout le champ des publics concernĂ©s par le dispositif. Entre une famille qui travaille et manque de ressources, un primo-arrivant, une femme qui Ă©lĂšve seule ses enfants, un jeune surdiplĂŽmĂ© au Revenu de solidaritĂ© active RSA, une personne handicapĂ©e ou un demandeur d’asile, il est impossible de trouver une terminologie adĂ©quate pour dresser le portrait type des publics qui ont recours Ă  Cultures du CƓur. C’est cette diversitĂ© qui nous permet de creuser notre rĂ©flexion sur la place donnĂ©e au spectateur d’aujourd’hui. » Saada, 2002 114-115. 8En effet, les publics de Cultures du CƓur sont nĂ©cessairement aussi variĂ©s que les publics du champ social. En travaillant avec un grand nombre de structures sociales, Cultures du CƓur ne peut pas regrouper ses usagers sous le terme de personnes en situation de prĂ©caritĂ© » sans entrer dans les dĂ©tails et les singularitĂ©s de chacun d’entre eux. L’association est Ă©galement confrontĂ©e Ă  des publics et professionnels divers relevant d’une typologie rĂ©partie ainsi l’animation socioculturelle, l’insertion professionnelle, le secteur sociojudiciaire, le secteur socio-Ă©ducatif, le secteur mĂ©dico-social, l’insertion par le logement, et enfin l’insertion globale. 9Si les structures sont diverses, les publics du dispositif Cultures du CƓur le sont tout autant adultes handicapĂ©s, personnes sans domicile fixe, jeunes en rĂ©insertion judiciaire, femmes victimes de violences, familles monoparentales en situation de grande prĂ©caritĂ© Ă©conomique sont autant de profils diffĂ©rents rencontrĂ©s par l’équipe de l’association. Les façons de les nommer rĂ©vĂšlent les pratiques du travail social envers ces publics et les maniĂšres dont les professionnels se positionnent vis-Ă -vis d’eux. Alors que Cultures du CƓur parle de ses bĂ©nĂ©ficiaires », les travailleurs sociaux peuvent Ă©voquer leurs usagers ». 7 Comme le dĂ©montrent notamment les grandes enquĂȘtes statistiques sur les pratiques culturelles des F ... 10En outre, si nous nous situons au sein du cadre paradigmatique de la sociologie de la culture, ces publics peuvent ĂȘtre saisis au prisme des Ă©tudes sur les publics de la culture. Les grandes rĂ©flexions interventionnistes en matiĂšre de politiques publiques, menĂ©es dans un objectif de dĂ©mocratisation culturelle, ont cherchĂ© Ă  qualifier des publics qui, en raison de leurs caractĂ©ristiques sociographiques, n’ont pas accĂšs Ă  certains Ă©quipements culturels7. D’abord nommĂ©s non-publics » par les quarante metteurs en scĂšne signataires de la dĂ©claration de Villeurbanne en Mai 68, le caractĂšre normatif et performatif d’une telle acception est aujourd’hui vivement critiquĂ© C’est [
] parce qu’il est intentionnellement et politiquement constituĂ© comme “non-public” qu’il apparaĂźt ensuite comme l’Autre et que ses diffĂ©rences culturelles et sociales passent au premier plan. En instaurant une irrĂ©ductible sĂ©paration, ce discours rĂ©alise pour partie ce qu’il Ă©nonce. » Fleury, 2006 35. Depuis, des appellations plus restreintes focalisent sur les particularitĂ©s de ces publics et leurs barriĂšres symboliques et matĂ©rielles les publics empĂȘchĂ©s en situation de handicap, les publics Ă©loignĂ©s ruraux, les publics isolĂ©s socialement, etc. Ce prĂ©alable est nĂ©cessaire Ă  l’étude afin de saisir les individus enquĂȘtĂ©s dans la pluralitĂ© de leurs comportements et non pas seulement au prisme des prĂ©occupations des professionnels de la culture et des analystes des pratiques culturelles. Comment le travail social se saisit de la culture 11Si nous Ă©tudions dĂ©sormais la façon dont les travailleurs sociaux se saisissent de la culture, en tant que porteurs d’actions culturelles et relais du dispositif Cultures du CƓur, nous pouvons rendre compte des effets de la culture dans les mĂ©tiers du social sur les plans lĂ©gislatif, organisationnel, relationnel et identitaire. 12Parmi les principales dynamiques qui restructurent le champ du travail social Avenel, 2009, la promotion des Interventions sociales d’intĂ©rĂȘt collectif Isic depuis les annĂ©es 1990 favorise, en principe, les actions conduites par les travailleurs sociaux auprĂšs d’un groupe de bĂ©nĂ©ficiaires ou les habitants d’un territoire de Robertis et al., 2014. Il s’agit de complĂ©ter l’accompagnement individuel rĂ©alisĂ© dans le cadre des Interventions d’aide Ă  la personne Isap par des actions collectives, afin d’encourager le vivre ensemble », les relations d’entraide, l’expression des personnes en situation de vulnĂ©rabilitĂ©, leur participation au changement social et leur pouvoir d’agir BacquĂ© & Biewener, 2013. De ce point de vue, les sorties culturelles en groupes mises en place dans le dispositif Cultures du CƓur rĂ©pondent Ă  une demande institutionnelle et sont dans l’air du temps. Ce que confirment au sein de notre Ă©chantillon RaphaĂ«l et Anne-Marie, respectivement Ă©ducateur spĂ©cialisĂ© et assistante de service social dans le service logement d’un centre social Ă  Paris La tendance actuelle c’est plus le collectif, donc c’est bien vu [le dispositif Cultures du CƓur], on n’a pas eu de blocage. » De mĂȘme, la direction de certains Ă©tablissements encourage la mise en place du partenariat avec l’association et la formation de leurs salariĂ©s Ă  la mĂ©diation culturelle Ça a Ă©tĂ© lancĂ© Ă  l’initiative de la hiĂ©rarchie, qui adhĂšre complĂštement, qui nous laisse faire les formations et mĂȘme qui nous encourage Ă  faire les formations. » HĂ©lĂšne, secrĂ©taire mĂ©dicale et sociale dans un service social dĂ©partemental, Paris. On peut avancer que le dispositif proposĂ© par Cultures du CƓur rĂ©pond Ă  la fois Ă  la mise en avant des Isic, et corrĂ©lativement au dĂ©veloppement des Isap, Ă  travers la personnalisation de l’offre culturelle Ă  laquelle les bĂ©nĂ©ficiaires peuvent avoir droit dans le cadre des permanences. Des limites toutefois apparaissent quant Ă  l’application de ces modes d’intervention, nous y reviendrons dans la troisiĂšme partie de notre article. Sur le plan organisationnel, la culture peut constituer une passerelle avec l’ensemble des missions, dispositifs et pĂŽles d’activitĂ©s du travail social. C’est une mĂ©taphore que mobilise Jean, Ă©ducateur spĂ©cialisĂ© dans le service de prĂ©vention d’une association dĂ©partementale de sauvegarde de l’enfance et de l’adulte, afin de souligner le rĂŽle mĂ©diateur et fĂ©dĂ©rateur de la culture parmi l’ensemble des outils et dispositifs de sa structure. Les activitĂ©s culturelles collectives que Jean anime, elles-mĂȘmes trĂšs diverses théùtres, musĂ©es, arts de la rue, ateliers de lecture, de musique, de peinture
, vont dans la continuitĂ© de ce qui est fait par les collĂšgues [
] ça fait une passerelle » avec les autres activitĂ©s collectives ateliers de mobilisation et de redynamisation, groupes de parole, rencontres sportives
 et ça permet d’apprĂ©hender autrement certaines missions Ă©ducatives comme l’exercice de la parentalitĂ©. 13Plus globalement, Ă  partir du schĂ©ma d’analyse proposĂ© par Jacques Ion et Bertrand Ravon Ion & Ravon, 2005 74-75, on peut rendre compte des fonctions de passerelle ou de support que peuvent assurer les activitĂ©s culturelles relativement aux principaux pĂŽles d’activitĂ© au sein desquels les travailleurs sociaux sont plus ou moins impliquĂ©s. En effet, si les activitĂ©s culturelles s’inscrivent en premier lieu dans le pĂŽle structurĂ© autour de l’organisation d’activitĂ©s sportives, rĂ©crĂ©atives ou culturelles, elles ne s’y rĂ©duisent pas. Elles peuvent servir de supports ou de cadres aux activitĂ©s d’investigation. Les activitĂ©s culturelles leur permettent de mieux connaĂźtre leurs publics, de repĂ©rer des problĂ©matiques », notamment dans le cadre de sorties publiques, susceptibles de constituer un poste d’observation des conduites et attitudes de certains usagers ; aux activitĂ©s dites de dĂ©pannage », durant lesquelles les professionnels facilitent l’accĂšs des usagers Ă  des prestations sociales et l’exercice de leurs droits. En effet, si les sorties culturelles constituent un moyen de lutter contre l’isolement et le repli sur soi de certains bĂ©nĂ©ficiaires, elles peuvent aussi les aider Ă  acquĂ©rir des informations et un sens pratique, utiles dans leurs dĂ©marches administratives et d’insertion. C’est le cas par exemple des usagers qui ont appris Ă  utiliser les transports en commun et se sont familiarisĂ©s avec la signification de certains logos d’entreprises en allant voir un spectacle Ă  Paris ; aux activitĂ©s cliniques, dans le sens oĂč les sorties et permanences de Cultures du CƓur ainsi que les sĂ©ances de brainstorming qui leur sont associĂ©es prolongent leur travail de suivi en constituant des moments et lieux d’écoute comprĂ©hensive, oĂč les travailleurs sociaux se sentent plus impliquĂ©s, plus proches, authentiques moins enfermĂ©s dans les prescriptions de leur rĂŽle professionnel, prennent soin de leurs bĂ©nĂ©ficiaires en se dĂ©partant de la logique d’action gestionnaire qui s’impose de plus en plus Ă  eux Quand on fait attention Ă  la personne, qu’on fait attention Ă  la culture de l’autre, eh bien les gens ils se disent “Elle n’est pas que lĂ  pour les papiers.” » Asmae, chargĂ©e d’insertion dans un espace insertion. Le terme de clinique » renvoie aussi au fait de proposer un espace et un cadre qui permet aux bĂ©nĂ©ficiaires de mobiliser et dĂ©velopper leur historicitĂ©, soit leur capacitĂ© d’agir sur [leur] propre histoire et d’avoir prise sur [leur] temporalitĂ© [
] [et leur] capacitĂ© d’agir sur [leurs] dĂ©terminismes pour s’en dĂ©gager et prendre de la distance » Abels-Eber, 2000 67. Ainsi Jean accompagne-t-il ses bĂ©nĂ©ficiaires Ă  cette ouverture culturelle dans diverses sorties en groupe, afin qu’ils puissent s’approprier, Ă  travers ce qu’ils vont voir de ce monde auquel nous appartenons tous » ; aux actions de concertation citoyenne. En tant que pratique formatrice et transformatrice d’opinions et de jugements esthĂ©tiques, mais aussi politiques, la culture et les diverses expĂ©riences de partage, de dĂ©bats et d’ouverture Ă  l’autre qu’elle suscite participent Ă  la vie citoyenne. De nombreux travailleurs sociaux conçoivent la culture comme un outil de communication, d’expression, de circulation des idĂ©es, au fondement du lien social. À l’image de JĂ©rĂŽme, animateur d’un groupe d’entraide mutuelle en sortant d’une piĂšce de théùtre ou d’un film au cinĂ©ma, les gens s’interrogent, regardent et se posent la question de ce que ça leur fait “Et toi qu’est-ce que ça t’a fait ?” “Ah bon, toi ça t’a fait ça ?” “Je vais y rĂ©flĂ©chir un peu ou je vais aller le regarder une deuxiĂšme fois.” La culture, c’est de l’ordre de l’ouverture Ă  l’autre, de la possibilitĂ© de me mettre en lien ». Outre la connaissance et l’ouverture au monde environnant et aux autres, les pratiques culturelles sont aussi l’occasion de partager quelque chose qui est commun » nos goĂ»ts, on partage une esthĂ©tique, quelque chose qui est beau », au-delĂ  de nos difficultĂ©s et handicaps. LĂ©a, responsable d’un service d’accompagnement Ă  la vie sociale pour des personnes en situation de handicap ou en souffrance psychique, perçoit tous les bĂ©nĂ©fices des sorties culturelles pour ses bĂ©nĂ©ficiaires plus qu’une expĂ©rience de partage », c’est une ouverture pour eux qui est quasi citoyenne » ; enfin, au travail d’analyse de la pratique. L’animation de permanences et l’encadrement de sorties culturelles les font parfois rĂ©flĂ©chir sur le sens et les modalitĂ©s de leurs pratiques professionnelles. On peut citer ici de nouveau RaphaĂ«l et Anne-Marie, travailleurs sociaux. En discutant de leur rapport diffĂ©rent avec la culture et la façon de mobiliser l’offre proposĂ©e par l’association, ils explorent la portĂ©e et les limites de leur posture professionnelle, toute en implication pour le premier et toute en distance pour la seconde. 8 La dĂ©saffiliation sociale est une forme d’exclusion marquĂ©e par l’absence d’inscription du sujet ... 14Sur le plan de la relation d’accompagnement, on peut ajouter que les permanences et activitĂ©s culturelles permettent de dĂ©bloquer des situations, quand les travailleurs sociaux peinent par exemple Ă  impliquer certains usagers, enfermĂ©s dans leur isolement. PlutĂŽt que de prendre une posture directive, oĂč ils seraient tentĂ©s de leur imposer une formation et de s’impliquer davantage dans leurs dĂ©marches d’insertion, leur proposer des sorties culturelles peut les mettre progressivement dans une dynamique d’implication de façon non violente. De mĂȘme, la rĂ©affiliation sociale8 gĂ©nĂ©rĂ©e par la culture, en tant qu’espace de mĂ©diation producteur de liens sociaux faibles granovetter, 1973, constitue un facteur dĂ©clencheur de l’engagement des bĂ©nĂ©ficiaires dans un processus de rĂ©insertion professionnelle, parmi ceux qui rĂ©sistent le plus Ă  sortir de leur isolement. Le dispositif peut aussi servir de pĂŽle attractif pour attirer les usagers, comme le reconnaĂźt Camille, directrice adjointe d’une maison de quartier. Elle utilise le dispositif comme un instrument qui lui permet d’ amener la famille » au sein de sa structure. Un autre type de situation de dĂ©blocage est Ă©voquĂ© par Camille, soutenant que les sorties et permanences constituent un cadre informel qui favorise l’expression de confidences et l’exploration de problĂ©matiques intimes, comme la parentalitĂ©. On peut Ă  ce propos considĂ©rer que les permanences et sorties culturelles constituent des espaces interstitiels Fustier, 2012 investis par les professionnels, bien que souvent considĂ©rĂ©s a priori comme sans importance, voire nĂ©gligĂ©s comme du temps qui serait volĂ© au travail. 15De mĂȘme, le dispositif Cultures du CƓur apparaĂźt comme un territoire d’expression non seulement des dĂ©sirs d’intimitĂ©, mais aussi d’extimitĂ© des usagers Fugier, 2014. Le concept d’extimitĂ©, Ă©laborĂ© par le psychologue Serge Tisseron, permet de rendre compte de leur dĂ©sir de rendre visible et d’obtenir la reconnaissance d’une partie de leur vie intime, Ă  partir d’un Ă©change de vĂ©cus avec les professionnels. Usagers et professionnels recourent Ă  une empathie Ă  la fois relationnelle et extimisante » lorsque chaque protagoniste reconnaĂźt Ă  [son] interlocuteur le droit, par ses rĂ©actions, de [l’] informer sur [lui-mĂȘme] » Tisseron, 2011 89. Camille tĂ©moigne de cette intrication entre le culturel, l’intimitĂ© et l’extimitĂ©, dans le travail d’accompagnement qu’elle effectue auprĂšs de parents, notamment par le biais des permanences de Cultures du CƓur Ils livrent quand mĂȘme beaucoup d’eux-mĂȘmes, c’est leur vie privĂ©e, l’éducation, il n’y a rien de plus intime c’est liĂ© parfois Ă  la religion, Ă  un vĂ©cu personnel, Ă  une culture qu’on a, Ă  une histoire personnelle qu’on a du fait de ce que nous ont transmis nos parents. C’est intime. Ils livrent leur vie privĂ©e, donc on est aussi obligĂ©s de livrer des choses de nous, des choses issues un peu de notre vie Ă  nous, pour se prĂ©senter aussi en tant que parents
 pour qu’il y ait un Ă©change, pour que ce soit rĂ©ciproque quand mĂȘme. » 16La culture est porteuse d’humanitĂ© dans la relation Ă©ducative quand elle met en relation des personnes plutĂŽt que des usagers, et permet Ă  chacun d’apprendre Ă  se connaĂźtre. De mĂȘme, la participation du personnel administratif aux permanences met des visages sur des noms ou des voix » HĂ©lĂšne, secrĂ©taire mĂ©dicale et sociale. En outre, en accĂ©dant Ă  une partie de l’offre culturelle du dispositif quand ils encadrent des sorties de groupe, les travailleurs sociaux dĂ©couvrent des Ɠuvres culturelles et partagent cette expĂ©rience avec leurs bĂ©nĂ©ficiaires, dans un esprit de don plutĂŽt que de contrat, propre aux socialitĂ©s primaires Fustier, 2004 Ça permet d’échanger, comme ça il y a une convivialitĂ©, une complicitĂ© ! » Kimberley, Ă©ducatrice spĂ©cialisĂ©e, ES. La culture est donc ce plus », cette relation supplĂ©mentaire » qui s’établit entre professionnels et usagers. 17Sur le plan de leur identitĂ© professionnelle revient de façon rĂ©currente l’idĂ©e que l’engagement dans des activitĂ©s culturelles est une occasion de retrouver le cƓur du mĂ©tier ou une dimension perdue ou en danger du mĂ©tier de travailleur social, c’est-Ă -dire sa composante d’éducation et d’animation. Les Ă©ducateurs spĂ©cialisĂ©s insistent beaucoup sur le fait que leur travail consiste avant tout Ă  ĂȘtre en relation avec autrui, Ă  travailler sur la relation Ă  l’autre donner envie de », faire naĂźtre le dĂ©sir de », susciter le projet » , Ă  instaurer, restaurer, rĂ©parer une relation. C’est pour cela qu’ils sont trĂšs rĂ©ceptifs au discours affichĂ© par l’association, qui refuse de considĂ©rer Cultures du CƓur comme une simple billetterie il s’agit d’un outil de travail Ă©ducatif, un dispositif d’accompagnement social, et non de marchandisation de la culture. Au contraire, ils considĂšrent la culture comme une arme contre la marchandisation du social », sous l’emprise grandissante d’un social de gestion » ChauviĂšre, 2010 qui met Ă  distance le professionnel et ses usagers. Il s’agit pour eux de se saisir de la culture pour tout simplement faire leur travail, essayer de rĂ©aliser un accompagnement de qualitĂ© Clot, 2010 grĂące Ă  la culture, en espĂ©rant, selon leurs termes, mieux aider les gens ». 18Les activitĂ©s culturelles peuvent participer Ă  la reconnaissance des professionnels. En remerciant les travailleurs sociaux de leur donner accĂšs Ă  une offre culturelle, ou en manifestant tout simplement leur satisfaction leur sourire en sortant » du théùtre par exemple, les bĂ©nĂ©ficiaires reconnaissent la valeur de leurs actions et les valorisent. Par ailleurs, les activitĂ©s culturelles permettent Ă  certains professionnels de sortir de leur routine et notamment de la dimension la plus gestionnaire, bureaucratique, impersonnelle de leur travail social, comme Asmae, chargĂ© d’insertion En tout cas moi ça me change du RSA, de la paperasserie. Moi je suis plus dans cette optique-lĂ  », ou bien encore HĂ©lĂšne, secrĂ©taire mĂ©dicale et sociale Ça nous sort de notre train-train quotidien. [
] ça nous permet de donner une autre dimension Ă  notre travail, bĂȘte et mĂ©chant. » 19Enfin, les travailleurs sociaux se saisissent aussi de la culture en tant que passeurs. Ils facilitent l’accĂšs aux formes les plus lĂ©gitimes ou institutionnalisĂ©es de la culture, en informant et formant leurs bĂ©nĂ©ficiaires, en les incitant, les motivant, leur rendant accessibles ces formes de culture, en tĂąchant d’éviter le piĂšge du misĂ©rabilisme et du populisme grignon & Passeron, 1989 il faut qu’ils se sentent autorisĂ©s Ă  aller vers ces formes de culture perçues comme lĂ©gitimes et qu’on reconnaisse la valeur de leur propre culture. Le travailleur social peut ainsi constituer un agent de socialisation Ă  la culture, mais aussi un agent de mĂ©diation, en tant que relais vers les Ă©tablissements culturels. L’engagement paradoxal des institutions culturelles dans le champ du travail social 9 Disponible de façon trimestrielle sur le site du ministĂšre et des 19 institutions y participant. Cf ... 10 Par exemple, les actions menĂ©es par le service de mĂ©diation culturelle de la grande Halle de la Vil ... 20Du cĂŽtĂ© des institutions culturelles, les actions en faveur du champ social ne sont pas nouvelles. DĂšs les annĂ©es 1960 Fleury, 2006b, l’institutionnalisation du projet de dĂ©mocratisation de la culture a amenĂ© les services de relations avec le public Ă  dĂ©velopper des actions auprĂšs de groupes socioculturels, dont certains seraient aujourd’hui qualifiĂ©s de spĂ©cifiques ». Mais les actions en faveur du champ social se sont surtout dĂ©veloppĂ©es Ă  partir des annĂ©es 2000 et la montĂ©e en puissance dans le dĂ©bat public de la lutte contre l’exclusion. Ainsi, en 2006, la chargĂ©e des publics du champ social du musĂ©e du Louvre tĂ©moignait de l’institutionnalisation croissante de ces actions Pour les mĂ©cĂšnes, faire du social c’est dans le vent, et puis c’est une prioritĂ© du gouvernement, la cohĂ©sion sociale et l’adhĂ©sion rĂ©publicaine, on a encore reçu une circulaire rĂ©cemment, c’est-Ă -dire l’insertion sociale et professionnelle qui passe par l’insertion dans la culture. On est tous concernĂ©s, toutes les institutions culturelles. [
] Le musĂ©e du Louvre a Ă©tĂ© pionnier, nous gĂ©nĂ©rons de plus en plus d’actions dans ce domaine et ça a fait des petits partout. » C’est Ă  la faveur d’une inquiĂ©tude proprement sociale les failles du processus d’intĂ©gration, venue rejoindre une ambition plus ancienne de dĂ©mocratiser l’accĂšs aux Ă©quipements culturels Montoya, 2009, que les actions en faveur du champ social se sont dĂ©veloppĂ©es dans les institutions culturelles. Ainsi, en 2005, sous l’égide du ministĂšre de la Culture, la mission Vivre ensemble » Ă©tait créée, instituant au sein des chargĂ©s de relations avec le public un espace de rĂ©flexion autour de l’accueil des publics dits spĂ©cifiques. Les dispositifs d’accueil des publics du champ social existent dĂ©sormais, qu’il s’agisse d’actions minutieuses menĂ©es avec un petit groupe de personnes sur du long terme ou de rĂ©formes structurelles des conditions pratiques d’accueil de ces groupes, rendus visibles par la lettre de la mission Vivre ensemble9 » gratuitĂ© pour les allocataires des minimas sociaux lorsqu’elle n’était pas dĂ©jĂ  en place, accĂšs au droit de parole » et formation gratuite Ă  la mĂ©diation dans ces institutions et pour les travailleurs sociaux dĂ©sirant amener leurs groupes d’usagers. Cette offre s’accompagne parfois, de façon variable selon les institutions, d’une recherche volontariste de groupes et de structures issus du champ social dĂ©marchage, publicitĂ©, etc.. MalgrĂ© cela, et parallĂšlement Ă  la persistance de dispositifs locaux particuliĂšrement actifs auprĂšs du champ social10, les actions volontaristes en faveur de ces publics demeurent marginales dans l’ensemble des activitĂ©s des services de publics des institutions culturelles Montoya, 2009. Des initiatives Ă©parses » prennent place dans un quasi-vide institutionnel » Rouxel, 2001. Si une poignĂ©e d’institutions s’est dotĂ©e d’un poste de chargĂ©s des publics du champ social, dans l’immense majoritĂ© des structures culturelles, y compris parmi celles dotĂ©es des moyens les plus importants, les publics dits spĂ©cifiques », ou du champ social » ne viennent dĂ©signer qu’un modeste sous-ensemble d’actions ciblĂ©es, au milieu d’un ensemble beaucoup plus vaste d’actions pour le champ scolaire, les groupes » comitĂ©s d’entreprises, associations, groupes d’amis ou le mal nommĂ© tout public ». La faiblesse des moyens consacrĂ©s Ă  ces actions explique peut-ĂȘtre l’emploi d’un lexique flou et euphĂ©misant, propre au secteur culturel les travailleurs sociaux n’utilisent pas ces termes pour qualifier le public du travail social champ social » cf. supra, publics empĂȘchĂ©s » pour ne pas entrer dans le dĂ©tail des obstacles matĂ©riels, symboliques, sociaux Ă  l’accĂšs aux Ă©quipements culturels ou spĂ©cifiques » expression sans doute la plus problĂ©matique, qui accroĂźt l’effet de stigmatisation et d’amalgame de populations dotĂ©es de caractĂ©ristiques sociales extrĂȘmement diverses. 21Mais ces initiatives demeurent relativement rĂ©centes et limitĂ©es. Au sein des institutions culturelles, le dĂ©veloppement de ces actions ne va pas de soi, notamment lorsqu’il s’agit pour les chargĂ©s de publics de convaincre leurs collĂšgues, la direction, les confĂ©renciers ou les agents d’accueil de la nĂ©cessitĂ© de mettre en place des actions spĂ©cifiques pour accueillir ces groupes. D’aprĂšs une chargĂ©e des publics du champ social d’un musĂ©e parisien, il y a une peur de la part des confĂ©renciers » C’est comme les personnes handicapĂ©es
 Est-ce qu’on va vers elles en leur donnant de l’aide, ou alors est-ce qu’on reste lĂ  et on ne sait pas quoi faire, quand on voit les femmes arriver en boubous, les femmes voilĂ©es ou les femmes avec une dĂ©gaine pas possible, c’est pas Ă©vident. L’idĂ©e c’est d’assouplir la relation et de bien se connaĂźtre les uns les autres. [
] Alors c’est trĂšs modeste, je crois qu’il n’est pas question de faire ce travail autrement qu’humblement. » Le chargĂ© des publics du champ social d’un Ă©tablissement pluridisciplinaire parisien tĂ©moigne d’une autre difficultĂ©, trĂšs souvent Ă©voquĂ©e par les acteurs sociaux ou culturels engagĂ©s dans ces actions Au dĂ©but, il y avait un peu une habitude qu’ont beaucoup de lieux culturels de dire “ce spectacle, ça marche pas du tout, tiens, tu n’as pas du pauvre pour la remplir ?”, donc les groupes avaient la chance d’aller voir des films en iranien non sous-titrĂ©s, des trucs qui sont quand mĂȘme super inaccessibles. » Une chargĂ©e des relations publiques d’un festival pluridisciplinaire parisien Ă©voquait quant Ă  elle la dimension singuliĂšre et personnelle des actions menĂ©es auprĂšs du public du champ social J’ai remplacĂ© quelqu’un qui Ă©tait plus protocole, qui s’occupait plus d’envoyer des invitations [
], mais cette chose de mĂ©diation culturelle n’existait pas, on n’avait pas l’habitude de faire des choses comme ça. » Une chargĂ©e des publics disait l’ambivalence des actions de formation des agents d’accueil dans les musĂ©es J’ai toute une action vers le personnel du musĂ©e pour changer le regard de toutes les personnes qui travaillent au musĂ©e pour accueillir un public, je n’aime pas le mot, mais “spĂ©cifique”, qui n’a pas les codes pour se repĂ©rer dans un lieu, parce qu’un musĂ©e c’est contraignant, on ne court pas, on ne peut pas manger, on ne peut pas boire, on ne touche pas les Ɠuvres, quand on est au musĂ©e, on ne vient pas au Carrefour, on n’est pas chez Virgin, mais la frontiĂšre est trĂšs fine. » Public spĂ©cifique » qui ne doit pas ĂȘtre considĂ©rĂ© comme tel tout en Ă©tant Ă©duquĂ© Ă  la visite l’accueil du public du champ social amĂšne les chargĂ©s de relations publiques Ă  dĂ©velopper leurs actions sur une ligne d’équilibre fragile, entre prise en compte de leurs spĂ©cificitĂ©s et dĂ©fense de leurs droits Ă  ĂȘtre accueillis comme tout le monde au sein des institutions. 22Ces tensions sont Ă©galement visibles lorsqu’on accompagne les structures du champ social dans ce type de sortie. Accompagnant un groupe d’alphabĂ©tisation durant la visite d’un grand musĂ©e d’art moderne parisien, nous avions Ă©tĂ© surpris de voir le groupe que nous accompagnions ĂȘtre fondu, pour les besoins de la visite, avec un groupe hĂ©tĂ©roclite de personnes envoyĂ©es par des structures de travail social. La visite fut malaisĂ©e, autant pour les visiteurs qui ne se connaissaient pas et s’interrogeaient sur les raisons de ce regroupement que pour la confĂ©renciĂšre, qui nous le confirma par la suite. Aux dires des travailleurs sociaux, et des agents de Cultures du CƓur, l’accueil du public du champ social par les structures culturelles ne va pas de soi les regards peuvent ĂȘtre sources de tensions qu’il s’agit de dĂ©jouer, de prĂ©venir ou d’accepter. 11 Le Monde, 31 janvier 2013, Rollot Catherine, Exclusion d’une famille du musĂ©e d’Orsay Le minist ... 23Le samedi 26 janvier 2013, une famille accompagnĂ©e par ATD Quart Monde Ă©tait expulsĂ©e du musĂ©e d’Orsay. Selon la presse, qui s’était largement fait l’écho de cet incident, le personnel du musĂ©e, alertĂ© par des visiteurs gĂȘnĂ©s par la mauvaise odeur d’un enfant malade, aurait demandĂ© Ă  la famille de quitter les lieux. Les membres d’ATD Quart Monde ont de leur cĂŽtĂ© vu dans cette exclusion le fruit d’une discrimination sociale ordinaire. Selon un membre de l’association, cet Ă©vĂ©nement montre ce que subissent les plus pauvres au quotidien, cette discrimination qui fait que, quand on porte la grande pauvretĂ© sur son visage, on n’est pas traitĂ© de la mĂȘme façon11 ». Exceptionnel et particuliĂšrement mĂ©diatisĂ©, cet Ă©vĂ©nement fait Ă©cho aux discours des salariĂ©s de Cultures du CƓur sur les rĂ©sistances et les difficultĂ©s Ă  accueillir le public du champ social. Certains services de publics refusent de travailler avec Cultures du CƓur au nom d’une opposition de principe Ă  la gratuitĂ©, mais il arrive que ce refus soit formulĂ© au nom de problĂšmes de comportements, de bonne tenue, de respect des horaires, attribuĂ©s Ă  ces publics. Il suffit qu’il y ait un incident dans un théùtre pour que le partenariat cesse. Par exemple, on avait eu des personnes qui Ă©taient montĂ©es sur scĂšne pour insulter des comĂ©diens Ă  Bastille par exemple. [
] On a eu un incident, c’est une dame qui est venue avec un enfant, alors qu’elle Ă©tait ivre. On a eu aussi une personne ivre au guichet Montparnasse la semaine derniĂšre. Ça n’a pas remis en cause le partenariat, mais les structures culturelles appellent tout de suite. On peut trĂšs bien comprendre la structure sociale qui est déçue et la structure culturelle qui a peur que ça se reproduise. Et nous, on ne peut pas garantir non plus que ça ne se reproduira jamais. Donc les deux positions se dĂ©fendent totalement », tĂ©moigne la personne responsable des partenariats Ă  Cultures du CƓur. Une autre fait le constat d’un dĂ©sĂ©quilibre de pouvoir entre le culturel et le social dans le dispositif Cultures du CƓur », car l’association est acculĂ©e Ă  offrir beaucoup de places [mais] les structures culturelles, c’est selon leur bon vouloir. » 24Parfois justifiĂ©s par le rĂ©cit d’évĂ©nements particuliers et rarissimes un homme en situation d’ébriĂ©tĂ© dans le hall du théùtre qui l’accueillait par exemple, ou par la mise en exergue de comportements dont il n’est pas sĂ»r qu’ils soient le monopole des publics issus du champ social comme les retards ou le fait de ne pas honorer les invitations, une partie de ces refus pour les sorties de groupe s’abritent derriĂšre des discours gĂ©nĂ©raux qui cachent mal le peu d’expĂ©rience des services de publics vis-Ă -vis de ceux qu’ils qualifient d’ atypiques ». Ces refus et ces rĂ©sistances sont perçus comme d’autant plus scandaleux qu’ils sont de moins en moins nombreux. Du cĂŽtĂ© des travailleurs sociaux, ce sont le caractĂšre stigmatisant des formes d’accueil, le manque de formation des salariĂ©s des institutions culturelles Ă  la spĂ©cificitĂ© des publics du champ social qui viennent rĂ©vĂ©ler le dĂ©calage entre d’une part les ambitions et les discours relatifs Ă  l’accueil de ce public, et d’autre part la rĂ©alitĂ© plus ambivalente des actions menĂ©es au sein des institutions. Ils sont bien accueillis, mais on sent quand mĂȘme [
] quand on voit leur dĂ©gaine, que si nous, on ne recadre pas, les confĂ©renciers peuvent rĂ©agir. » Malika, formatrice rĂ©fĂ©rente dans une École de la deuxiĂšme chance. Chaque fois que je vais au théùtre avec eux, le problĂšme ce n’est pas les sorties, mais [c’est] dans le regard des autres et c’est terrible ça. [
] C’est trĂšs violent. Le public des théùtres parisiens, des salles d’expo se disent que ce n’est pas la place de ces jeunes, et quand ils sont lĂ , ils dĂ©tonnent. » Michel, Ă©ducateur spĂ©cialisĂ© dans un service d’hĂ©bergement et d’activitĂ©s de jour. 25L’engagement limitĂ© des moyens engagĂ©s par les institutions culturelles pour accueillir ces publics s’explique aisĂ©ment. Pour des raisons d’organisation, les services de publics se sont gĂ©nĂ©- ralement constituĂ©s autour d’une double mission, de communi- cation et d’accueil d’une part, et, dans une moindre mesure, de conquĂȘte de nouveaux publics d’autre part. Ceux-ci se recru- taient aisĂ©ment parmi des groupes dĂ©jĂ  constituĂ©s, auprĂšs de comitĂ©s d’entreprises ou d’établissements scolaires. Si les comi- tĂ©s d’entreprise sont aujourd’hui des relais moins importants, le champ scolaire est devenu le principal destinataire des activitĂ©s des services de relations avec le public. L’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ©, la diver- sitĂ© et le caractĂšre anomique des publics du champ social ont empĂȘchĂ© de les constituer en groupes aisĂ©ment recrutables pour les services de publics. Au musĂ©e du Louvre, par exemple la crĂ©ation d’un poste de chargĂ© de ces publics a Ă©tĂ© associĂ©e initialement Ă  celui du public handicapĂ© Nous appartenons Ă  la mĂȘme unitĂ©, parce que le public handicapĂ© et le public du champ social ont en commun de ne pas avoir d’autonomie ; que ce soit pour des raisons physiques ou pour des raisons financiĂšres, il y a des freins Ă  la visite. » Par ailleurs, le recrutement des chargĂ©s de relations publiques et d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale des agents d’institutions culturelles dans la classe moyenne Dubois, 2013 ne les prĂ©dispose ni Ă  connaĂźtre le secteur du travail social ni Ă  en comprendre les ressorts ou la diversitĂ©. Les chargĂ©s de publics du champ social » revendiquent souvent une fibre sociale particuliĂšrement forte et prĂ©coce, souvent hĂ©ritĂ©e d’un engagement familial dans le social ou les activitĂ©s caritatives Montoya, 2009. Les enquĂȘtes menĂ©es sur ces projets culturels nous amĂšnent Ă  Ă©mettre une derniĂšre hypothĂšse explicative du faible engagement des acteurs culturels dans ce secteur les diffĂ©rentes difficultĂ©s sociales auxquelles sont confrontĂ©s les individus concernĂ©s par ces actions ont des effets directs sur les modes d’engagement, de prĂ©sence, et sur la nature des interactions au sein des groupes mobilisĂ©s. L’observation de ces sorties montre l’état d’anomie manifeste nombreuses absences, retards, abandons, difficultĂ©s Ă  Ă©changer, etc. de ces groupes souvent faiblement reliĂ©s entre eux, faiblement tenus, si ce n’est par un travail social attentif Ă  pallier la prĂ©caritĂ© de ces engagements. 26Pourtant, quel que soit le caractĂšre parcimonieux de l’engagement des institutions culturelles en la matiĂšre, les enquĂȘtes de terrain montrent que les effets de ces actions sur les publics atypiques sont manifestes et mĂ©riteraient d’ĂȘtre examinĂ©s par les sociologues de la culture. Alors que les mĂ©diateurs culturels ont largement assimilĂ© les leçons de la sociologie critique Montoya, 2012 quant aux effets d’imposition et de domination symbolique des Ă©tablissements culturels Bourdieu & Darbel, 1966, l’observation des sorties culturelles menĂ©es par les travailleurs sociaux et les entretiens rĂ©alisĂ©s avec les participants font plutĂŽt apparaĂźtre des formes de revalorisations sociales propres Ă  la sortie dans des lieux culturels prestigieux Moi, j’aime beaucoup les grands monuments, quand c’est grand, c’est beau. Versailles c’était magnifique. J’aime bien quand on peut connaĂźtre l’histoire. On se dit il y a eu des rois, des reines, et maintenant c’est nous [qui] marchons lĂ . Aujourd’hui aussi [aprĂšs une sortie Ă  l’OpĂ©ra garnier], c’était magnifique. » FrĂ©quentant rĂ©guliĂšrement un centre social d’une ville de Seine-Saint-Denis, cette mĂšre de famille algĂ©rienne est une fidĂšle des sorties culturelles organisĂ©es par l’axe famille » du centre social. Comme beaucoup d’autres participants, elle Ă©voque en termes extrĂȘmement positifs ces sorties culturelles qui permettent une distraction d’autant plus marquante que l’institution visitĂ©e resplendit des ors de la monarchie Versailles, de l’Empire ou de la RĂ©publique. C’est souvent la double dimension patrimoniale et monumentale impressionnante visuellement de ces sorties qui constitue le cƓur des expĂ©riences mises en avant par ces participants. En cela, ces publics ne sont pas trĂšs diffĂ©rents des touristes qui visitent Paris par millions chaque annĂ©e. De façon plus significative encore, la joie », la fiertĂ© » souvent Ă©voquĂ©es dans les entretiens menĂ©s avec les participants Ă  ces sorties contrastent significativement avec le tableau dressĂ© par une sociologie attentive Ă  dĂ©noncer les effets d’intimidation sociale des institutions culturelles. 27Les chargĂ©s de publics dans les institutions culturelles sont les premiers tĂ©moins, avec les travailleurs sociaux, des effets de revalorisation statutaire de ces projets. Le beau rĂ©pare [
], on le voit sans cesse dans les groupes », dit la chargĂ©e des publics d’un grand musĂ©e parisien. C’est magique, quand on voit comme la parole se libĂšre, t’es crevĂ©e et tout d’un coup il se passe quelque chose, il y a une rencontre », dit une autre. Certains mettent en avant l’apport de ces rencontres pour les artistes eux-mĂȘmes Je suis persuadĂ© qu’il faut travailler avec le terrain et les artistes quand ils sortent des rencontres et qu’ils me disent “c’était super riche, peut-ĂȘtre qu’on va l’utiliser dans d’autres spectacles”, c’est vrai que ça va dans les deux sens, la richesse du terrain influe aussi sur l’artistique et sur la maniĂšre de monter un spectacle. » Olivier, chargĂ© des publics du champ social dans un Ă©tablissement pluridisciplinaire parisien. De nombreux tĂ©moignages Ă©voquent la prise de confiance, la restauration de l’estime de soi, la libĂ©ration de formes d’expression provoquĂ©es par l’engagement dans les projets menĂ©s avec les institutions culturelles Il y a un effet de groupe aussi, l’effet du groupe c’est qu’on est tous ensemble Ă  faire la mĂȘme chose en mĂȘme temps, et ça solidarise et ça nous met dans une position de “on n’est pas en ce moment en train de penser Ă  nos douleurs”, on prend du recul, on peut parler d’autres choses que ce qui fait mal, ça c’est assez notable aussi parce qu’il y a beaucoup de personnes qui ont du mal Ă  se dĂ©centrer [
] ça a des effets de distinction, les effets de la reprĂ©sentation habituelle c’est-Ă -dire les effets de la gratification, les effets de la prestation et de la reconnaissance du public et du travail accompli, des effets trĂšs certainement sur l’envie, l’envie de refaire, c’est un dĂ©clencheur finalement ça dĂ©clenche le plaisir, le faire et le refaire autrement, refaire autrement, mais continuer. » Cet animateur d’un centre d’entraide pour personnes en situation de souffrance psychique » formule ici des effets souvent dĂ©crits ailleurs revalorisation de soi, regain d’intĂ©rĂȘt pour l’action, mise Ă  distance de la souffrance ordinaire, etc. LĂ  encore, l’ampleur des effets dĂ©crits par les travailleurs sociaux contraste avec l’invisibilitĂ© ordinaire de ces projets et la relative modestie de leur place dans le travail des services de publics des institutions culturelles. Peu repĂ©rĂ©es jusqu’ici par les sociologues, objet d’une attention limitĂ©e au sein des institutions culturelles, ces actions sont sans cesse réévaluĂ©es, fragilisĂ©es par leur dimension circonscrite C’est vrai qu’on dĂ©veloppe des coĂ»ts pas possibles pour des tout petits groupes de six personnes, c’est vrai qu’en termes de coĂ»ts c’est trĂšs trĂšs dur de faire intervenir des gens. Est-ce que c’est lĂ©gitime ou est-ce qu’on n’est pas en train de se planter et d’oublier plein d’autres gens ? » Olivier, chargĂ© des publics du champ social dans un Ă©tablissement pluridisciplinaire parisien. Conclusion 28Le travail partenarial entre les Ă©tablissements culturels et mĂ©dico-sociaux, par l’entremise d’une association comme Cultures du CƓur, nous apparaĂźt doublement paradoxal du cĂŽtĂ© du travail social, il va Ă  l’encontre de l’emprise grandissante d’un social de gestion » ; du cĂŽtĂ© des Ă©tablissements culturels, il est empreint d’ambiguĂŻtĂ© tant son efficacitĂ© avĂ©rĂ©e en termes de revalorisation, d’ouverture et d’assouplissement des interactions sociales est contrecarrĂ©e par le caractĂšre limitĂ© des moyens qui y sont consacrĂ©s et son manque de visibilitĂ©. C’est d’ailleurs l’un des intĂ©rĂȘts de la formation Ă  la mĂ©diation culturelle que de mettre en Ă©chec les modes de catĂ©gorisation empreints de lĂ©gitimisme culturel et les prĂ©supposĂ©s discrĂ©ditant des hexis et ethos non conventionnels. 29Nous ne soutenons pas que de telles tensions soient gĂ©nĂ©ralisables Ă  l’ensemble des institutions culturelles impliquĂ©es auprĂšs des publics du champ social. Les dispositifs et partenariats proposĂ©s par Cultures du CƓur rĂ©vĂšlent nĂ©anmoins de possibles Ă©cueils et freins aux processus d’émancipation et d’intĂ©gration par la culture. Ce qui nous renvoie de nouveau au concept de paradoxe », dans le sens Ă©tymologique du terme cette enquĂȘte montre qu’il demeure des pratiques, des reprĂ©sentations, des logiques d’action et des vĂ©cus qui vont Ă  l’encontre de ce qui semble dĂ©sormais aller de soi dans de multiples institutions culturelles et Ă©tablissements sociaux. 30De nouvelles pistes de recherches se dessinent alors dans les champs de la psychodynamique du travail Dejours, 1998 et de la clinique de l’activitĂ© Clot, 1995, on peut interprĂ©ter ce paradoxe comme la manifestation d’un dĂ©calage irrĂ©ductible, potentiellement gĂ©nĂ©rateur de souffrance du cĂŽtĂ© des professionnels comme des usagers, entre une organisation du travail partenarial et de mĂ©diation prescrite et l’organisation rĂ©elle de ce travail ce qui vient rĂ©sister Ă  sa formalisation, sa maĂźtrise, ce qui met en Ă©chec les objectifs visĂ©s, compte tenu notamment des moyens disponibles, des imprĂ©vus ou encore de la complexitĂ© propre aux mĂ©tiers de la relation. Par ailleurs, on peut se demander si l’accueil des publics du champ social ne se traduit pas sous la forme d’une injonction paradoxale Bateson, 2008, puisque les travailleurs culturels doivent satisfaire des publics spĂ©cifiques, dans des lieux qui sont supposĂ©s accueillir un public de plus en plus commun tout en restant hors du commun.
Laloi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a modifié les principes de l'action publique en direction des personnes handicapées.. Nous sommes passés d'une conception selon laquelle le handicap était pensé comme une dimension personnelle découlant d'une
RyanJLane Nous avons engagĂ© un mouvement majeur de simplification de la vie des personnes en situation de handicap », a dĂ©clarĂ© le Premier ministre, Edouard Philippe, Ă  l’occasion du troisiĂšme ComitĂ© interministĂ©riel du handicap qui s’est tenu mardi 3 dĂ©cembre. AprĂšs avoir dressĂ© un bilan des dix mesures appliquĂ©es en 2019, il a annoncĂ© la mise en Ɠuvre de 20 nouvelles en 2020, dont une grande partie est dĂ©jĂ  droits dĂ©livrĂ©s Ă  vieLes personnes atteintes d’un handicap irrĂ©versible vont pouvoir bĂ©nĂ©ficier de droits Ă  vie. A partir du 1er janvier 2020, la reconnaissance de la qualitĂ© du travailleur handicapĂ© RQTH mettre un lien vers l’actu pourra ĂȘtre accordĂ©e Ă  vie. DĂšs le second semestre 2020, ce sera Ă©galement le cas pour la prestation de compensation du handicap PCH.DĂšs le premier semestre 2020, les personnes ayant droit Ă  la PCH avant 60 ans pourront continuer Ă  en bĂ©nĂ©ficier aprĂšs 75 la vie des aidantsA partir du 1er janvier 2020, le dĂ©dommagement aidant », attachĂ© Ă  la PCH, bĂ©nĂ©ficiera d’une dĂ©fiscalisation et d’une exonĂ©ration totale de contributions sociales. Il pourra ĂȘtre cumulĂ© avec le revenu de solidaritĂ© active RSA Ă  compter du 1er avril partir du 1er octobre 2020, une indemnisation de 3 mois sera créée pour le congĂ© proche aidant. Un numĂ©ro unique d’appel sera mis en place en 2020 pour rompre l’isolement des nouvelles solutions de proximitĂ© seront Ă©galement dĂ©veloppĂ©es pour Ă©viter la sĂ©paration des familles et les dĂ©parts contraints en Belgique. Un plan de 90 millions d’euros sur trois ans sera mis en place sur les principaux territoires concernĂ©s les Hauts-de-France, l’Ile-de-France et la rĂ©gion Grand Est.Une scolarisation facilitĂ©eDĂšs la rentrĂ©e scolaire 2020, les enfants en situation de polyhandicap pourront bĂ©nĂ©ficier d’une meilleure scolarisation grĂące aux unitĂ©s d’enseignement adaptĂ©es. Dans l’enseignement agricole, les Ă©lĂšves handicapĂ©s bĂ©nĂ©ficieront d’une amĂ©lioration des modalitĂ©s d’ ailleurs, les premiĂšres Ă©quipes mobiles dĂ©partementales, croisant expertise de protection de l’enfance et protection mĂ©dico-sociale, seront dĂ©ployĂ©es afin de mieux accompagner et prendre en compte les besoins particuliers des enfants handicapĂ©s confiĂ©s Ă  l’aide sociale Ă  l’enfance ASE.Des logements plus adaptĂ©sEn 2020, les premiers logements "Ă©volutifs",dans lesquels les salles de bain adaptables seront obligatoires, verront le jour. Un accĂšs aux transports facilitĂ©Au plus tard en septembre 2020, les accompagnateurs des personnes handicapĂ©es ou qui ne peuvent voyager seules du fait d’une mobilitĂ© rĂ©duite bĂ©nĂ©ficieront de tarifs prĂ©fĂ©rentiels dans tous les transports collectifs terrestres pouvant aller jusqu’à la aux services de transport adaptĂ© Ă  la demande, ils seront ouverts plus largement. Pour les personnes handicapĂ©es avec un taux de 80 % et disposant d’une carte mobilitĂ© et inclusion, cet accĂšs ne pourra plus ĂȘtre restreint, ni par une obligation de rĂ©sidence sur le territoire concernĂ©, ni par l’obligation d’un passage devant une commission mĂ©dicale amĂ©lioration de l’accĂšs aux soinsDes consultations dĂ©diĂ©es aux personnes handicapĂ©es seront dĂ©ployĂ©es dans les territoires pour permettre une rĂ©ponse adaptĂ©e aux personnes en Ă©chec de soins en milieu ordinaire. Une tarification graduĂ©e des consultations hospitaliĂšres, tenant mieux compte de la situation spĂ©cifique des patients handicapĂ©s, sera Ă©galement mise en avancĂ©es pour la formation et l’emploiDĂšs dĂ©but 2020, une plateforme numĂ©rique emploi/formation » dĂ©diĂ©e aux personnes handicapĂ©es sera mise en ligne et un accueil unique PĂŽle emploi et CAP emploi verra le jour dans un site pilote par rĂ©gion afin de mieux accompagner les personnes handicapĂ©es en recherche d’emploi. Le gouvernement souhaite Ă©galement augmenter fortement le nombre de jeunes apprentis en situation de handicap dans le privĂ© et le un plan massif de formation au bĂ©nĂ©volat sera lancĂ©, intĂ©grant la formation aux premiers secours, dans l’optique d’un engagement de 3 000 bĂ©nĂ©voles en situation de handicap pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de de ressources Ă  dispositionDans chaque rĂ©gion, un centre de ressources "Vie intime, sexuelle et accompagnement Ă  la parentalitĂ©" sera mis en place. Il s’adressera aux femmes handicapĂ©es, leurs proches et les professionnels. Un nouveau Handiguide pour identifier l’offre de sport accessible prĂšs de chez soi sera mis en ligne au dĂ©but de l’annĂ©e un plan interministĂ©riel sera engagĂ© au premier semestre 2020 pour renforcer l’accĂšs aux livres adaptĂ©s et augmenter leur production. En parallĂšle, les catalogues d’éditeurs au format numĂ©rique deviendront accessibles.
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LesrĂšgles du confinement sont assouplies pour les personnes prĂ©sentant un handicap.Cet assouplissement ne fait pas l’objet d’une attestation spĂ©ciale mais il faut remplir l’attestation dĂ©rogatoire classique en cochant la case « dĂ©placements brefs » et se munir d’un justificatif de handicap (documents officiels, certificat Suite Ă  l’annonce du PrĂ©sident de la RĂ©publique le 2 avril, les conditions de sortie pour les personnes en situation de handicap et leur accompagnant sont dĂ©sormais assouplies pour notamment accompagner les personnes en grande difficultĂ© au regard de leurs troubles du spectre de l’autisme, dĂ©ficience intellectuelle, dĂ©ficit de l’attention avec ou sans hyperactivitĂ©, troubles psychiques. Cet assouplissement doit s’accompagner d’un strict respect des gestes barriĂšre impĂ©ratifs pour la sĂ©curitĂ© sanitaire de tous. Pour les personnes en situation de handicap domiciliĂ©es chez elles, leurs parents ou leurs proches leurs sorties, soit seules soit accompagnĂ©es, en voiture ou non, ne sont pas limitĂ©es Ă  1H, ni contraintes Ă  1Km du domicile -pour permettre notamment d’aller dans un lieu de dĂ©paysement-, ni rĂ©gulĂ©es dans leur frĂ©quence et leur objet, dĂšs lors que la personne ou son accompagnant justifie aux forces de l’ordre d’un document attestant de la situation particuliĂšre de handicap. S’agissant des dĂ©placements d’un tiers professionnel ou non pour la prise en charge de personnes en situation de handicap ce dĂ©placement entre dans le cadre des dĂ©placements pour assistance Ă  personnes vulnĂ©rables, sans condition de durĂ©e ou de distance. Attention cette mesure ne fait pas l’objet d’une attestation dĂ©diĂ©e, mais consigne est donnĂ©e aux prĂ©fets et aux forces de l’ordre d’une prise en compte spĂ©cifique. Il faut donc toujours pour autant remplir et avoir l’attestation habituelle dĂ©rogatoire de dĂ©placement. Cette mesure vient en complĂ©ment des mesures prises pour tenir compte des besoins spĂ©cifiques des personnes en situation de handicap, comme l’attestation disponible en ligne en Facile Ă  lire et Ă  comprendre FALC et le fait de ne pas exiger des personnes aveugles ou malvoyantes d’attestation, sous condition de prĂ©senter une carte d’invaliditĂ© ou un document justifiant d’un tel handicap.
Sontexclus de ces dispositions : ‱ les personnes en situation de handicap munies d’un certificat mĂ©dical justifiant de cette dĂ©rogation ; ‱ les personnes exerçant une activitĂ© physique individuelle, au titre de la course Ă  pied ou du vĂ©lo ; l’obligation redevient applicable dĂšs que la dite activitĂ© cesse ;
Le 2 avril 2020, le PrĂ©sident de la RĂ©publique a annoncĂ© que les conditions de sortie pour les personnes en situation de handicap et leur accompagnant sont dĂ©sormais assouplies. Cet assouplissement doit s’accompagner d’un strict respect des gestes barriĂšre impĂ©ratifs pour la sĂ©curitĂ© sanitaire de tous. ‱ Pour les personnes en situation de handicap domiciliĂ©es chez elles, leurs parents ou leurs proches leurs sorties, soit seules soit accompagnĂ©es, en voiture ou non, ne sont pas limitĂ©es Ă  1H, ni contraintes Ă  1Km du domicile -pour permettre notamment d’aller dans un lieu de dĂ©paysement-, ni rĂ©gulĂ©es dans leur frĂ©quence et leur objet, dĂšs lors que la personne ou son accompagnant justifie aux forces de l’ordre d’un document attestant de la situation particuliĂšre de handicap. ‱ S’agissant des dĂ©placements d’un tiers professionnel ou non pour la prise en charge de personnes en situation de handicap ce dĂ©placement entre dans le cadre des dĂ©placements pour assistance Ă  personnes vulnĂ©rables, sans condition de durĂ©e ou de distance. Attention cette mesure ne fait pas l’objet d’une attestation dĂ©diĂ©e, mais consigne est donnĂ©e aux prĂ©fets et aux forces de l’ordre d’une prise en compte spĂ©cifique. Il faut donc toujours pour autant remplir et avoir l’attestation habituelle dĂ©rogatoire de dĂ©placement. Cette mesure vient en complĂ©ment des mesures prises pour tenir compte des besoins spĂ©cifiques des personnes en situation de handicap, comme l’attestation disponible en ligne en Facile Ă  lire et Ă  comprendre FALC et le fait de ne pas exiger des personnes aveugles ou malvoyantes d’attestation, sous condition de prĂ©senter une carte d’invaliditĂ© ou un document justifiant d’un tel handicap. Source TĂ©lĂ©chargez l’attestation dĂ©rogatoire de dĂ©placement en FALC Vous aimerez Ă©galement... hmX3XRk.
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